La forme d’une œuvre
Ce qui est présenté ici n’est pas un manifeste, mais un travail en cours, une manière de tenir la relation là où elle devient fragile.
Cette démarche qui prend aujourdhui la forme d’une œuvre ne s’est pas construite à partir d’un sujet, ni d’un projet prédéfini.
Elle s’est élaborée au fil du temps, à partir d’une attention constante à ce qui se joue dans la relation : ce qui se dit, ce qui ne se dit pas, ce qui se tait. Elle prend forme là où les rôles deviennent étroits, là où la parole hésite, là où le silence commence à parler.
Un geste, pas une méthode
Ce travail ne propose ni solutions, ni outils, ni modèles relationnels. Il ne vise pas l’optimisation des liens humains, ni leur mise en conformité.
La relation n’y est pas considérée comme un levier ou un problème à résoudre, mais comme un espace vivant, instable, traversé de tensions, de désirs, de peurs et de silences.
L’enjeu n’est pas de mieux faire, mais de regarder plus justement.
La vérité comme expérience
Au cœur de cette œuvre se tient une question simple et exigeante : que se passe-t-il lorsque l’on cesse de tenir un rôle que l’on ne tient plus vraiment ?
La vérité, ici, n’est ni morale ni brutale. Elle ne se prescrit pas. Elle ne se transmet pas sous forme de méthode.
Elle apparaît comme une expérience intérieure, souvent fragile, qui déplace les positions, ouvre des espaces, et modifie la relation.
Des formes complémentaires
Cette œuvre se déploie à travers plusieurs formes : l’écriture, le théâtre, la parole partagée.
Ces formes ne sont ni successives ni interchangeables.
Elles sont complémentaires.
Chacune engage une manière différente d’explorer la relation : par la pensée, par le corps, par la présence partagée.
Aucune ne cherche l’impact immédiat. Toutes cherchent la justesse.
Un travail inscrit dans le temps
Cette œuvre s’inscrit dans la durée. Elle ne procède ni par accumulation ni par répétition.
Elle accepte la lenteur. Elle accepte de ne pas plaire à tous. Elle accepte de laisser certaines questions ouvertes, sans chercher à les refermer trop vite.
Continuer ce travail ne relève ni d’une stratégie ni d’une habitude.
C’est une réponse à ce qui persiste : la résonance des questions, la qualité des silences, ce qui reste vivant après coup.
Un travail ouvert
L’œuvre ne se conclut pas. Elle ne livre pas de message final.
Elle ouvre des espaces où chacun peut reconnaître quelque chose de son propre chemin, sans être sommé de comprendre, ni de transformer, ni d’agir. Elle laisse advenir.
De l’écriture à l’expérience
Le premier geste structurant de ce parcours a été l’écriture.
Se dire la vérité en entreprise, publié chez Pearson, a permis de nommer des tensions largement partagées : les non-dits, les jeux de rôle, les ajustements permanents, la difficulté à tenir une parole juste sans mettre en danger sa place.
Mais très vite, une limite est apparue. Le texte permet de penser. Il ne permet pas toujours de faire éprouver.
C’est de cette limite qu’est né le passage à la scène.
Le théâtre comme nécessité
Le théâtre ne s’est pas imposé comme un changement de voie, mais comme une nécessité intérieure.
Après l’écriture et la parole publique, quelque chose manquait encore : le corps, le temps réel, la présence partagée.
Là où le texte permet de réfléchir, la scène oblige à tenir.
Tenir un silence.
Tenir un regard.
Tenir une tension sans la résoudre trop vite.
Le théâtre est ainsi devenu un espace tiers :
ni celui de l’entreprise,
ni celui de la formation,
ni celui de la thérapie.
Un espace où l’on peut regarder ce qui se joue, sans devoir immédiatement agir, corriger ou décider.
Un travail en mouvement
Aujourd’hui, ce parcours prend la forme d’une œuvre qui se déploie dans le temps.
Écriture, spectacles, parole partagée : ces formes ne sont pas interchangeables.
Elles constituent des espaces complémentaires, chacun engageant une manière spécifique d’explorer la relation.
Ce travail ne cherche pas l’impact immédiat.
Il cherche la justesse.
Il accepte la lenteur.
Il accepte de laisser certaines questions ouvertes.
Continuer ce parcours ne relève ni d’une habitude ni d’une stratégie.
C’est une réponse à ce qui persiste : la résonance des questions, la qualité des silences, ce qui reste vivant après coup.